Un pauvre paysan rentrait chez lui un soir d’hiver.
Il traversait une forêt sombre avant de gagner une chaumière où sa femme attendait.
Un génie se présente au détour du chemin :
–  « Paysan ! Il te suffit de formuler trois vœux, ta femme ou toi-même.
Ces vœux je les exaucerai , ça je le promets. Ainsi font les génies ! »

Le génie disparait et l’homme expliqua le soir à sa femme l’étrange rencontre.
La femme se met en colère :
–  « Pauvre homme, voilà longtemps que nous sommes dans l’indigence.
Tu me rapportes ce soir des histoires de génies qui n’existent pas.
Si j’avais, moi, un vœu à formuler, ce serait qu’apparaissent sur cette table où jamais nous n’avons à manger, une choucroute, des jambons et plein de belles saucisses fumantes ! »

Sur la table apparaît immédiatement un plat formidable de choucroute, saucisses, cuissots gras et boudins, …
A son tour, le paysan se met en colère :
–  « Pauvre femme !  Nous pouvions exiger du génie tout l’or et les diamants du monde.
Ce que tu as pensé à demander est cette seule choucroute fumante …
Si j’avais un vœu à formuler, moi, ce serait qu’une paire de ces saucisses, là, te pende à jamais au bout du nez ! »
Aussitôt la paire de saucisses vient s’attacher au nez de la femme.
Et nul effort parvenait à l’en déloger.

L’histoire dit que le paysan aimait sa femme.
Pour terminer, il implora du génie que fût retirée du nez la paire de saucisses qui y pendait.
Ce fut le troisième vœu.